Plug In Institute of Contemporary Art a le plaisir de vous présenter :
Un lieu de mémoire : contextes d'existence
Organisé par Irène Campolmi
Avec Jane Jin Kaisen, Linda Lamignan, Dala Nasser, Jean Paul Riopelle, Silvia Rosi et Samara Sallam
10 mai – 13 juillet 2024
Réception d'ouverture et lancement du livre | 10 mai | 6h – 9h
Procédure pas à pas du conservateur | 10 mai | 7h30
Projection et table ronde | Halmang de Jane Jin Kaisen | 11 mai | The Output, Vidéo Pool, 100 Arthur Street | 3h
Plug In ICA est heureux d'annoncer Un lieu de mémoire : contextes d'existence, une exposition organisée par Irene Campolmi mettant en vedette les artistes Jane Jin Kaisen, Linda Lamignan, Dala Nasser, Silvia Rosi, Samara Sallam et Jean Paul Riopelle.
Un lieu de mémoire : contextes d'existence est une exposition qui réfléchit sur ce qu'est un contexte, ce qu'il signifie et comment il crée les conditions permettant aux artistes de manifester de nouvelles visions du monde dans lequel nous vivons. Un contexte est à la fois un lieu physique et géographique et une série d'émotions, événements sociaux et politiques qui se produisent à un moment précis. Il s'agit d'une coordonnée spatiale et temporelle dans la mémoire collective où l'histoire d'un individu se confond, pour un instant, avec l'histoire au sens large.
L'étymologie latine du mot contexte signifie tisser ensemble ou tisser à l'intérieur. Prenant comme point de départ les contextes de vie de Jean Paul Riopelle, l'exposition considère le voyage comme le principal moyen par lequel différents contextes sont connectés et des souvenirs se tissent. En mélangeant les souvenirs d'où nous venons avec ceux d'où nous allons ou atterrissons, voyager nous permet d'expérimenter temporairement de nouvelles façons de vivre et de conserver ces souvenirs pour l'avenir.
Parce qu'en tant qu'êtres humains, « nous organisons notre vie en fonction de tout ce dont nous nous souvenons », étant « nés et [ayant] vécu dans un lieu de mémoire », comme l'a écrit l'auteure afro-américaine Bell Hooks dans son livre Belonging, tisser des souvenirs est essentiel pour créer contexte. Pendant des siècles, les artistes ont été parmi les sujets les plus mobiles des sociétés, capables de parcourir le monde et de polliniser divers contextes culturels avec des pensées, des idées et des visions du monde. Riopelle était un de ces artistes ; comme beaucoup de ses pairs, il a vécu dans un contexte occidental entre les deux guerres mondiales. Né à Montréal, il a vécu à Paris, Vétheuil et Saint-Cyr-en-Arthies avant de revenir au Canada pour s'installer à L'Isle-aux-Grues, Québec. Il a grandi en subissant les conséquences du modernisme et a adopté le voyage comme un moyen naturel d’appartenir à un autre endroit. Riopelle a été le premier artiste canadien connu à créer un réseau professionnel en Europe, ce qui est devenu essentiel pour sa carrière.
Il est certes difficile pour une exposition d'ajouter de nouvelles perspectives sur le travail de l'un des artistes les plus renommés du Canada, mais il n'est pas impossible de s'inspirer de sa vie, de son œuvre et de ses réflexions pour s'engager dans de nouveaux voyages. Pour souligner le centenaire de la naissance de Riopelle, le Musée d'art de Joliette, avec le soutien de la Fondation Audain et de la Fondation Jean Paul Riopelle, célèbre l'héritage de l'un des artistes les plus influents du XXe siècle, dont l'œuvre et la vie ont a eu un impact tant au niveau local qu’international. Faisant un pas en avant par rapport au modernisme et à la mobilité, directement liés aux idées modernistes de progrès, d'évolution et de croissance, l'exposition explore ce que signifie se déplacer à travers différents contextes pour un artiste d'aujourd'hui. Dans notre monde globalisé, inondé de féminisme, d’homosexualité, de postcolonialisme, des conséquences des printemps arabes, de Black Lives Matter et de la pandémie, la mobilité est une nécessité plutôt qu’une simple tendance.
Un lieu de mémoire : contextes d'existence réfléchit à la manière dont un contexte – un lieu défini par des facteurs géopolitiques, sociaux et temporels spécifiques – peut façonner le travail et la pratique d'un artiste. Alors que voyager, vivre à l’étranger et être mobile étaient des pratiques non conventionnelles pour les artistes du début du XXe siècle, au XXIe siècle, vivre dans deux pays semble une condition sine qua non pour tout artiste souhaitant bâtir une carrière. Plutôt que de comparer les différences entre les points de vue sur la mobilité des artistes aux XXe et XXIe siècles, l'exposition dresse un miroir jusqu'au présent et présente ce que l'histoire de l'art moderniste a négligé pendant des décennies : les voix des artistes féminines et non binaires. En s'intéressant à leur expérience, l'exposition nous emmène à travers les nombreux contextes d'où ils viennent, traversent et habitent.
Les artistes contemporains participants – Jane Jin Kaisen, Linda Lamignan, Dala Nasser, Silvia Rosi et Samara Sallam – sont nés, ont grandi, vivent actuellement ou sont émotionnellement attachés à des géographies non influencées par l'Occident. À travers leur travail, le voyage est présenté à distance de l’expérience de l’Europe occidentale et reçoit une autre signification par rapport au déplacement à travers des contextes, étiqueté différemment – mobilité ou migration – selon qui se déplace.
La mobilité est une caractéristique du mode de vie du XXIe siècle et est devenue presque une forme de nomadisme qui raccourcit les distances géographiques et culturelles, et qui reflète également le désir (ou l’anxiété) générationnel de ne pas s’enraciner dans un contexte ou une mentalité spécifique. Les personnes mobiles vivent et travaillent dans différents pays et façonnent elles-mêmes des identités hybrides. La migration, en revanche, est un processus marqué par le détachement, qu’il soit physiquement imposé ou choisi, dans lequel le lieu de naissance est manqué comme s’il s’agissait d’un membre fantôme.
L'exposition s'articule autour d'un mur symbolisant une ligne temporelle qui, tel un repère, sépare les œuvres témoignant de la mobilité moderne de celles qui renseignent sur les mouvements migratoires mondiaux d'aujourd'hui. Grâce à ce dispositif d'affichage, l'exposition trace une cartographie émotionnelle dans laquelle les lieux de la mémoire des artistes s'inscrivent dans une histoire plus large.
Présenté dans le cadre des célébrations du centenaire de Riopelle grâce au généreux soutien de la Fondation Audain, en collaboration avec la Fondation Jean Paul Riopelle.